Ircam - Centre Georges-Pompidou

Dispositifs de contrôle musical

Interaction homme-machine

La relation instrumentale ne peut être prise en compte que si l'instrument, naturel ou synthétique, en réaction à l'action de l'instrumentiste, réagit quasi immédiatement, de façon sonore, mais également de façon mécanique. Cela implique de faire de la synthèse en temps-réel, ou plus précisement que le retard entre l'action (celle par exemple d'appuyer sur une touche) et la réaction (le son qui en résulte) soit suffisament insignifiant pour nous ne le percevions pas.

La raison de l'importance de la loi de l'action et de la réaction dans le geste instrumental est simple : l'instrumentiste doit continuellement adapter sa loi de contrôle (i.e. le mouvement, le geste) en fonction de ce qu'il entend et ressent. Par exemple, un violoniste modifie en permanence le mouvement de son geste en fonction du son du violon, en fonction de la vibration de la corde qui se transmet à l'archet et qui est ressentie dans la main de l'instrumentiste, en fonction de la vibration du corps du violon qui remonte dans l'épaule de l'instrumentiste.

La première génération de contrôleurs musicaux consiste uniquement à capter le geste, et à fournir des informations aux synthétiseurs qui prennent en chargent la génération en temps-réel des sons. Une seconde génération de contrôleurs commence à apparaître sur le marché, qui permet de restituer des sensations tactiles (tactilo-kinesthésiques) dans les mains de l'instrumentiste. Historiquement, MIDI est devenu depuis 1981 le protocole officiel pour échanger des informations de contrôle entre les dispositifs de capture du geste (par exemple un clavier) et les dispositifs de synthèse (le synthétiseur ou l'expandeur). A priori, un contrôleur est incapable de fournir aucun son.

Dispositifs unidirectionels

Clavier

Historiquement, le premier contrôleur artificiel d'un dispositif de synthèse au succès commercial incontestable fut le clavier, qui dans une première approche, restitue une interface assez similaire à celle disponible pour les orgues, les clavecins, les pianos...

Un clavier-maître est un clavier MIDI dont la seule charge est d'envoyer des contrôles à une chaîne de synthétiseurs placés en aval, mais qui est incapable de fournir aucune sortie sonore par lui-même.

C'est encore à l'heure actuelle le dispositif le plus couramment utilisé pour contrôler des dispositifs de synthèse.

La plupart des claviers sont sensibles aux éléments suivants :

En plus de ces caractéristiques, certains claviers réagissent à d'autres éléments, tels que que :

Guitare

Depuis 1978, il est possible de contrôler un synthétiseur à partir des paramètres extraits du jeu d'une guitare. Les possibilités de jeu de telles guitares étaient à l'origine très différentes de celles des guitares acoustiques. Quelques guitaristes utilisent cette interface pour jouer des synthétiseurs : Pat Metheny, Robert Fripp, le guitariste de Uzeb... Les premières véritables guitares dites MIDI sensibles à la plupart des techniques de jeu habituellement utilisées par les guitaristes sont sorties en 1993. Les premières guitares basses MIDI sortent actuellement en 1997.

Mentionnant également les interfaces de types « pédales d'effets » disponibles depuis longtemps pour les guitares électriques et qui traditionnellement ont pour rôle de piloter un module d'effets à l'aide des pieds de l'instrumentiste.

Violon

Il n'existe pas encore de produits commerciaux correspondant à un système de contrôle de type violon permettant de piloter des modules de synthétiseurs. Toutefois, quelques réalisations universitaires aboutissent à des prototypes intéressants.

Contrôleur de souffle

On compte depuis une dizaine d'années de nombreux contrôleurs MIDI de type clarinette, saxophone... On les désigne tous sous le nom générique de contrôleurs de souffle ou breath controlers. Ce sont tous des capteurs de pression ou de débit mesurant la pression statique à l'intérieur de la cavité buccale. L'habillage des différents dispositifs diffèrent selon que l'on recherche le doigté du saxophone, ou celui de la clarinette...

Autres

Bien d'autres dispositifs de mesure et de capture du geste ont été mis au point, pas forcément en relation avec l'interface d'un instrument naturel : Il existe beaucoup d'autres dispositifs divers et variés pour enregistrement le mouvement, pour détecter le geste. Chacun donne lieu a une pratique instrumentale nouvelle, mais difficile à maîtriser : il manque un canal de communication, celui du retour mécanique.

Dispositifs bidirectionnels

Les communautés scientifiques et musicales commencent à comprendre la nécessité d'une boucle de retour mécanique dans le corps de l'instrumentiste pour parvenir à contrôler finement les réactions de son instrument. On cite souvent l'exemple de l'individu sourd qui ne peut pas parler car il ne peut pas entendre le son de sa voix, et donc ne peut rétro-agir par rapport à ce qu'il entend et ressent. Les dispositifs mécaniques qui réagissent par contact avec l'instrumentistes sont dits haptiques.

D'un point commercial, il n'existe encore aucun dispositif haptique appliqué à la musique. Par contre dans d'autres domaines (le marché du jeu, de la santé, de l'interaction homme-machine, de la simulation...) il existe de nombreux dispositifs qui renvoient un effort soit dans les mains de l'utilisateur, soit par d'autres moyens (vibro-mécanique, inertiel...) :


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Ven 26 Déc 1997 15:37:15
Tassart Stéphan
IRCAM

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