Chapitre 5

REVERB ET SPATIALISATION

 

1. Rappel sur la nature d'une reverb

 

 

La figure ci-dessus montre le son direct, puis les premières réflexions, et enfin le champs diffus, autrement appelé "queue de reverb".

Si l'on s'occupe des reverb "acoustiques", c'est à dire se rapportant à des salles, on peut distinguer les reverb de type "room" et les reverb de type "hall". Voici les principales différences entre ces deux types de reverb :

 

type

predelay

1ères réflexions

TR

champ diffus

         

Room

court

prédominantes

court

faible

Hall

long

 

long

fort

 

A noter également: plus la taille du lieu virtuel augmente, plus le predelay est important.

 


2. Expérimentations

Lieu : studio 4 - champ proche

 

1°) Son unique, cardio

On prend un son de type percussif, spatialisé en cardio gauche. On l'entend à gauche, de manière assez floue.

On lui ajoute une reverb de type room, également spatialisée à gauche. On l'entend alors de manière plus précise à gauche.

Même expérience avec une reverb de type hall. Au contraire, celle-ci n'apporte pas grand chose en terme de localisation. Même, la queue de reverb perturbe la localisation.

Si l'on modifie le predelay de la reverb de type room, on constate qu'un predelay plus important, correspondant à un preset "large room", c'est à dire de l'ordre de 30-40ms, renforce encore la localisation à gauche.

 

2°) Son intégré dans un mix, cardio

Si l'on prend le même son percussif, mais joué en même temps qu'un autre, de type trame et spatialisé différemment, on s'aperçoit que les résultats - type de reverb, predelay - sont toujours valides.

Une différence importante néanmoins, et somme toutes très logique : le rapport son réverbéré / son direct doit être plus important pour que l'impression de spatialisation reste aussi favorisée par la reverb rajoutée.

Ceci rappelle les problèmes de mix classique : les effets doivent très souvent être renforcés pour être intégrés dans un mix.

Autre problème tout aussi classique, l'ajout de reverb sur un son peut dans certains cas être à l'origine d'une sensation d'hétérogénéité acoustique parfois désagréable. Dans ce cas, un peu de la même reverb sur d'autres sons du mix peut sauver la situation. Ceci est valable dans les cas classiques, c'est aussi valable pour le cube.

 

3°) Son seul, bidirectionnel

 

Les reverb de type room sont là aussi à l'origine d'un effet plus spectaculaire. Même remarque en ce qui concerne le predelay.

L'effet obtenu est un renforcement des impressions de hors phase et d'extra-largeur typiques à la spatialisation bi.

Il est à supposer qu'une telle utilisation de la reverb augmente la taille de la zone à l'intérieur de laquelle l'auditeur entend nettement le hors phase, mais c'est à vérifier.

 

4°) Séparation son direct / reverb

 

Le même son seul de type percussif, cardio gauche. Ce son dans une reverb, spatialisée cardio droit.

Le résultat n'est pas très convainquant, que ce soit avec une room ou un hall. Dans les 2 cas, la précision de la localisation du son d'origine est altérée, et la précision de localisation de la reverb est faible. Qui plus est, le résultat obtenu n'est pas suffisamment étonnant pour être intéressant.

Pour référence, l'expérience réalisée en spatialisant différemment l'attaque d'un son et le son lui-même sauf l'attaque est bien plus concluante.

 


3. D'autres types de reverb

 

Dans le domaine du son "classique", on distingue en gros 4 types de reverb: halls, rooms, plates, et "spéciales" genre reverse.

Les reverbs de type plate sont des reverb inspirée des vieilles reverb à plaques, et sont caractérisées par un predelay nul, des premières réflexions peu réalistes et de peu d'importance, une décroissance du champ diffus rectiligne, ce champ diffus ne contenant que peu de basses fréquences.

Dans les reverbs "spéciales" sont catégorisées toutes les reverbs délibérément dénuées de tout réalisme (e.g. reverse) ou très connotées (e.g. tunnel).

Dans ces expériences, on ne s'est occupé que des deux premiers types. Ceci est justifié par:

1. la supposition que seules des reverb rappelant des acoustiques réalistes et "communes" sont susceptibles de favoriser une notion comme la précision de localisation.

2. la probabilité que se produise le phénomène suivant : la reverb "non naturelle" est perçue comme un son indépendant du son d'origine, et pas du tout comme le même son contenant d'autres informations de localisation.