Chers concepteurs du module trans~ ...

 

N'aurait il pas été envisageable de concevoir un traducteur binaural -> transaural qui soit utilisable ?

En effet, celui du Spat™ semble être la traduction en code informatique de données brutes de filtrage portant sur les HRTF établies à partir de bruits blancs. Qui plus est, je ne connais pas la résolution du moteur interne de ce module, mais ça ne doit pas être bien formidable.

 


Ce qui donne le résultat suivant :

 

On enregistre un son en binaural. Comme on n'est pas dans un cadre strictement expérimental, mais dans une situation de production, ce son n'est pas un bruit blanc. Son spectre comporte quelques résonances.
Ce qui d'ailleurs, ne s'arrange pas du fait de la nature de la prise de son.

Ensuite on traite ce son avec trans~.
Imaginons qu'une des bosses du spectre du fichier d'origine tombe pile sur un gain à cette fréquence dû à la transformation.
Que se passe-t-il, évidemment le niveau dépasse le OdB FS, et on obtient une belle saturation.

Du coup, on baisse le gain du fichier à l'entrée.
Mais ce genre de phénomène arrive très souvent, et pour peu qu'on utilise des sons un tant soit peu colorés spectralement au départ, on est obligé de baisser l'entrée de bien 25dB.

Tout irait encore bien si la résolution interne de trans~ était acceptable. Mais tel n'est pas le cas, semble-t-il.
Parce que, qu'arrive-t-il : le son perd toute définition, et le rapport signal bruit s'effondre. Et quand je dis que le son perd toute définition, c'est peu dire... et peut être qu'à notre époque on peut espérer plus de 40dB de RSB dans les productions, tout de même....

-> il est donc impossible d'utiliser la sortie de trans~ telle quelle, à moins que l'on n'aime le bruit de fond et le son dégueulasse... il faut filtrer comme pas possible, masquer les défauts avec les pistes audio dry d'avant transformation, faire 10000 points d'automation... bref, ce n'est pas au point, comme système....


Si vous tenez à ce que ce module, tout comme beaucoup d'autres d'ailleurs, reste une traduction informatique de résultats bruts issus de recherches théoriques, d'accord... mais à quoi servent ces recherches alors ?

Par contre, si vous souhaitez le rendre un peu plus fonctionnel, disons destiné à l'utilisation -, voici quelques pistes.

 

Il est à noter que la plupart des développeurs de traitements audios accompagnent les transformations qu'ils implémentent de fonctionnalités qui prévoient une utilisation réelle - bon, rarement ceux de l'Ircam, en tous cas en termes purement audio.

Par exemple, la plupart des plug-ins pour ProTools sont fournis avec des modes de fonctionnement "hors capacité" qui prévoient les cas de dépassement du niveau théoriquement autorisé. Et dans de tels cas, le constructeur a prévu des réponses idoines du plug-in.

Par exemple un limiteur en cas de dépassement local, et même, dans le cas des meilleurs plug-ins, un comportement de type analogique, comme un fonctionnement local en distortion de type harmonique 3 - ce qui est le cas, typiquement, des EQ & dyn. TCWorks, Bombfactory, McDSP.

Bon, ce n'est pas vraiment mon rayon, mais il me semble ceci dit qu'il n'est pas absolument nécessaire d'avoir recours à ce genre d'astuces pour obtenir un produit utilisable, et qu'en gérant astucieusement les problèmes de définition interne, on peut tout à fait obtenir un module qui prenne en compte les cas de dépassement de dynamique intrinsèquement liés à la nature du traitement lui-même.

Mais quelles qu'en soient les raisons, je n'ai jamais rien entendu d'aussi catastrophique en terme de dégradation du timbre que ce module trans~ , et même les plug-ins directX bas de gamme pour PC sonnent mieux, y compris ceux qui concernent la stéréophonie transaurale.

Par ailleurs, il est utile de noter qu''au moins en stéréo, la localisation est un phénomène largement corrélé avec la définition du son. Le module trans~ est tout de même censé avoir "certains rapports" avec la localisation, non ?

Il est tout de même dommage que des modules conçus à l'Ircam, institution qui semble pourtant avoir une certaine renommée, soient en terme de qualité tellement médiocres qu'ils apparaissent comme quasiment inutilisables, et de toutes façons loin derrière tous les produits commerciaux.

Sans parler du fait qu'ils témoignent visiblement d'une étrange démarche de la part de leurs concepteurs qui ont, semble-t-il, délibérément choisi de ne pas écouter - à moins qu'ils n'entendent rien de toutes façons... Pour des concepteurs d'outils audio, c'est bien dommage...