Avant-propos.
Le développement d'outils d'aide à la composition est un des axes principaux de l'équipe de Représentations Musicales de l'Ircam. Cette équipe est constituée par Gérard Assayag, directeur ; Camilo Rueda, chercheur ; Olivier Delerue et Peter Hanappe, thésards et par l'auteur. Une étroite collaboration avec des compositeurs est entretenue, parmi lesquels : Tristan Murail, Joshua Fineberg, Gérard Grisey, Marco Stroppa, Claudy Malherbe, Jacopo Baboni, Georges Bloch et Mikhail Malt. Cette thèse bénéficie donc d'une collaboration fructueuse avec des experts du domaine.
Étant donné les interactions entre ces différents membres, il paraît difficile d'attribuer à chacun les différentes réalisations ou mérites. Nous croyons que l'objet d'une formation doctorale est d'apprendre à faire de la recherche, ce qui n'a de sens que dans la collaboration et la confrontation des idées.
D'un autre côté, les divers objectifs visés dans ce projet peuvent paraître bien ambitieux. En effet, parler de la conception d'un langage de programmation implique d'avoir de l'expérience, ainsi qu'une importante maîtrise du domaine. Plus encore notre proposition d'un langage de programmation qui intègre divers modèles de programmation, à savoir : la programmation fonctionnelle ; la programmation par objets et la programmation par contraintes, est un problème qui de nos jours reste ouvert. Le lecteur trouvera dans ce texte plutôt un ensemble d'idées qu'une réponse à cette question.
Malgré les mises en garde que nous avons formulées dans le paragraphe précédent, nous nous autorisons à prendre position dans l'intention de présenter un travail tangible et utilisable. Effectivement nous pensons que le principal actif de notre équipe est l'expérience acquise et le retour de la part de nos utilisateurs. À ce sujet, le projet PatchWork auquel l'auteur a eu l'opportunité de participer, nous a montré que dans le domaine de la composition assistée par ordinateur une permanente révision des travaux par rapport à l'utilisation des compositeurs est impérative pour la réalisation de nos outils. Le lecteur devra donc avoir à l'esprit que notre travail est conditionné fortement par le souhait de disposer d'une application utilisable. Cette contrainte justifie la nécessité fréquente de décisions conventionnelles, et donc arbitraires. Bien sûr, nous ne voulons pas laisser de côté la partie formelle, sans laquelle un travail de cette ampleur ne pourrait pas voir le jour. Nous pensons tout simplement que dans notre démarche existe un compromis entre expérimentation et formalisation, cette deuxième venant parfois a posteriori. Cette discussion n'étant pas nouvelle, nous nous abstenons de la poursuivre.
Une évaluation des premiers résultats de notre projet est à venir. En réalité les fruits à récolter dans le cadre du sujet qui nous intéresse, la Musique, ne peuvent pas jaillir immédiatement, même s'il existe déjà de nombreux compositeurs qui ont donné leur approbation et qui ont commencé à utiliser notre système.
Pour finir nous remarquons que si nous avons insisté sur le caractère pluriel de notre travail, le lecteur notera (avec facilité) qu'une partie des affirmations et prises de position dans les divers chapitres de ce texte ne reflètent pas la pensée de l'institution ni des autres participants du groupe de recherche. Elles appartiennent aux convictions de l'auteur.