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QUATRIEME FORUM MATHEMATIQUE
DIDEROT
Mathématique et
Musique
Logiques mathématiques,
logiques musicales au XXème siècle.
Paris, Ircam, 3-4 décembre
1999.
Sous l'égide de la
Société
Mathématique Européenne, un colloque public sur le
thème "Mathématique et Musique" se tiendra
parallèlement à
Lisbonne,
Paris et Vienne
les 3 et 4 décembre 1999. Le thème spécifique
aux journées parisiennes est "Logiques mathématiques,
logiques musicales" au XXème siècle. Ces
journées sont organisées par
Gérard Assayag (Ircam)
et Laurent Mazliak
(Université Paris VI), avec l'aide d'un comité
scientifique et musical comprenant, outre les organisateurs,
Marc
Chemillier, Laurent Fichet,
François
Nicolas et André Riotte, et l'appui du
CNRS. Elles auront pour but de
présenter en perspective certains aspects de
l'évolution des formalismes dans ces domaines et de chercher
des points de rencontre.
Argument
Programme
Biographies et
résumés
Renseignements et
inscriptions
Argument
Logiques mathématiques,
logiques musicales.
On constate une double évolution au principe
du XXème siècle : la logique s'est
mathématisée, perdant ainsi son antique statut de
discipline philosophique ; la question d'une logique musicale est
devenue explicite, comme recherche d'une "cohérence" propre
à la musique. Cette évolution musicale est
contemporaine de la fin de la tonalité et du thématisme
qui étaient les principes assurant jusque-là la
cohérence des oeuvres musicales. La tonalité et le
thématisme engageaient certes des logiques propres,
éventuellement formalisables, mais souvent gagées sur
des fondements naturels plus qu'axiomatiques : la tonalité
était gagée sur une physique, et le thématisme
sur une psychologie. Les dimensions "logiques" restaient donc en
grande partie dépendantes des fondements ontologiques ou
fondements en terme d'être musical (ton et thème). Au
XXème siècle, les compositeurs se sont trouvés
devant un vide ontologique, et à devoir poser des
décisions qui ne découlaient plus avec évidence
d'une physique ou d'une psychologie, mais restaient pour autant les
points de départ ou les points d'articulation de calculs
symboliques exprimant une logique interne de la forme et du
matériau. La logique quant à elle s'intéresse
aux enchaînements universellement valides car non
attachés à telle ou telle position d'existence. En se
mathématisant, elle s' est aussi adjoint la puissance du
calcul, s'essayant avec succès au raisonnement formel sur elle
même, dont un des résultats emblématique est le
théorème d'incomplétude de Gödel. Les
(théories) mathématiques commenceraient, elles,
là où interviennent des axiomes d'existence, tels ceux
de la théorie des ensembles. Les questions que l'on peut alors
se poser sont les suivantes : les formalismes bâtis sur le
"raisonnement " musical (l'ensemble emmêlé de ses
rationalités, décisions, buts, et de ses calculs,
déductions, enchaînements) a-t-il quelque chose à
voir avec tel ou tel formalisme de la logique ? Quelle
cohérence formelle, logiquement descriptible, peut-il exister
dans l'oeuvre, par-delà l'arbitraire des décisions
esthétiques singulières ? La logique
mathématisée peut elle aider les musiciens à
clarifier la spécificité de leur mode de raisonnement ?
Et, réciproquement, pour les mathématiciens, la logique
musicale peut-elle être une source d'inspiration ?
D'après un texte de
François Nicolas.
-
Programme
-
-
- - 3
décembre matin -
-
- 09:00 - 10:00
- Accueil, enregistrement, café
10:00 - 10:30
- Ouverture du Forum Diderot.
- Hugues Vinet, directeur scientifique de l'Ircam.
- Jean-Pierre Bourguignon, Directeur de l'IHES.
-
- Perspectives
historiques
-
- 10:30 - 11:30
- Formalisation de la logique et problème de la
signification.
- Marie-Josée Durand-Richard, Université de
Paris 8.
-
- 11:30 - 12:30
- Méthodes d'inspiration mathématique dans
l'analyse musicale au
- XXème siècle.
- Laurent Fichet, IUFM de Toulouse.
-
-
- - 3
décembre après-midi -
-
- Calcul
implicite, calcul inconscient
-
- 14:00 - 14:45
- Où résident les structures ? Questions de
niveau dans l'étude de la cognition.
- Daniel Andler, Université de Paris IV.
-
- 14:45 - 15:30
- Ethnomusicologie, ethnomathématique. Les logiques
sous-jacentes aux
- pratiques artistiques transmises oralement.
- Marc Chemillier, Université de Caen.
-
- 15:30 - 16:15
- Musicologie cognitive et logique des images
musicales.
- Marc Leman , Université de Gand.
-
- 16:15 - 1630 Pause café
-
- Table
Ronde
-
- 16:30 - 18h30
- Table ronde Paris/Vienne/Lisbonne en
visioconférence
- Les relations entre les mathématiques sont-elles
naturelles ou culturelles ? En d'autres termes, la
présence des mathématiques dans la musique
est-elle progressivement "découverte" ou est-elle au
contraire "construite" selon les besoins du temps ?
Apéritif
-
- 19:00 - 20:00
-
- - 4
décembre matin -
-
- Systèmes
formels
-
- 9:30 - 10:15
- Xenakis et la logique.
- Mikhail Malt, Ircam.
-
- 10:15 - 11h00 :
- Musique et lambda-calcul
- Yann Orlarey, GRAME.
-
- 11:00 - 11:30 Pause café
-
- 11:30 - 12:15
- Théorie des Topos et logique musicale
- Guerino Mazzola, Université de Zurich.
-
- 12:15 - 13:00
- Apprentissage statistique appliqués à la
musique et au son.
- Shlomo Dubnov. Université Ben-Gurion.
-
- - 4
décembre après-midi -
-
- Aux limites
de la formalisation
-
- 14:00 - 15:00
- Logique de l'oeuvre ouverte : Solo de
Stockhausen.
- Benny Sluchin, ensemble InterContemporain.
- Benny Sluchin interprètera, à cette occasion,
Solo pour un instrument mélodique avec bouclage
de Karlheinz Stockhausen, dans une version
préparée pour trombone et électronique
live.
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- 15:00 - 15:30 Pause café.
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- 15:30-16:15
- Qu'est-ce qu'une logique musicale ?
- François Nicolas, compositeur.
-
- 16:15 - 17:00
- Les mathématiques peuvent-elles stimuler la
créativité en musique ?
- Jean-Paul Allouche, CNRS.
-
- 17:00 - 17:30 Pause café
-
- 17:30- 18:15
- Logique et cohérence dans la création
musicale
- André Riotte, compositeur.
-
Biographies
et résumés
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-
- Fomalisation de la logique et problème de la
signification
-
- Marie-Josée Durand-Richard, Université de Paris
8.
-
- Marie-José Durand-Richard (1944) est maître de
conférences en épistémologie à
l'Université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Ses travaux
portent essentiellement sur l'étude de l'émergence
et du rôle historique effectif de l'approche symbolique de
l'algèbre en Angleterre, au sortir de la Révolution
Industrielle, une approche qui marque aussi bien les
avancées d'un Charles Babbage (1791-1871) sur les fonctions
logiques d'un calculateur, que celles d'un George Boole (1815-64)
sur l'algèbre de la logique.
-
- Le mouvement de mathématisation de la logique prend
naissance avec l'étude menée par George Boole
(1815-64) sur ce qu'il considère comme les lois de la
pensée. Il s'enracine dans une réflexion
menée en Angleterre dans la première moitié
du XIXe siècle, aussi bien à Cambridge du
côté des mathématiques qu'à Oxford du
côté de la logique, sur la question de savoir
laquelle de ces deux disciplines constitue le véritable
fondement de toute connaissance, et laquelle permet
d'intégrer des connaissances nouvelles. A partir de ces
questions se trouve ainsi posée et rendue fonctionnelle
l'idée d'une séparation radicale entre une logique
des opérations, de nature strictement symbolique, et ses
possibles interprétations signifiantes. Dès lors,
entre les tenants d'un calcul aveugle et ceux d'une ontologie
sous-jacente ne cessera de ressurgir la question du lieu et de la
nature de la signification, dont nous suivrons les
linéaments jusqu'à notre présent.
-
-
-
- Méthodes d'inspiration mathématique dans
l'analyse musicale au XXe siècle.
-
- Laurent Fichet, I.U.F.M., Toulouse.
-
- Laurent Fichet est agrégé et Dr. en musicologie.
Il a publié des articles et des ouvrages sur les
théories scientifiques de la musique, du XVIIe au XXe
siècle, et donné des cours sur ces sujets à
l'Université Paris IV-Sorbonne. Il est chargé
actuellement des Technologies de l'Information et de la
Communication dans l'Enseignement à l'I.U.F.M. de Toulouse.
-
- Au vingtième siècle plusieurs méthodes
d'analyse de la musique s'inspirent largement de
procédés mathématiques. En prenant celles qui
semblent les plus à même de fournir des
résultats intéressants, nous proposons l'analyse
d'un extrait d'une oeuvre (2e Sonate de Boulez) dont la conception
semblerait autoriser une telle démarche. La comparaison
entre l'apport de ces analyses mathématiques et celui d'une
analyse plus intuitive donnera un aperçu nuancé des
rapports entre la logique musicale et la logique
mathématique.
-
-
-
- Où résident les structures ? Questions de
niveau dans l'étude de la cognition.
-
- Daniel Andler, Université de Paris IV.
-
- D'abord formé en logique mathématique
(théorie des modèles) à Paris et à
Berkeley, Daniel Andler a enseigné les mathématiques
dans différentes universités parisiennes avant de
passer officiellement à la philosophie. Il est aujourd'hui
professeur de philosophie à l'Université de
Paris-Sorbonne (Paris IV), et membre du CREA (Centre de recherche
en épistémologie appliquée). Il pratique la
philosophie des sciences et axe ses recherches sur les sciences
cognitives, s'intéressant notamment à leurs
fondements et à leurs effets sur la philosophie de la
connaissance et sur l'anthropologie philosophique.
-
- Lorsque Chomsky se proposa de rendre compte des
capacités linguistiques d'Homo sapiens par la
possession d'une compétence particulière
nommée grammaire universelle, beaucoup
s'interrogèrent sur la réalité psychologique
d'une telle entité. De manière
générale, les schémas explicatifs
développés au sein des sciences cognitives sont
souvent interprétés de façon instrumentaliste
: les calculs et les représentations qu'elles postulent ne
sont, pense-t-on souvent, que des outils d'analyse commodes,
dépourvus d'existence psychologique ou neurophysiologique.
De même, l'ordinateur de von Neumann, ou encore les
réseaux de neurones, ne fourniraient au mieux que des
métaphores provisoirement commodes pour caractériser
le cerveau. Or tel n'est pas le point de vue unanime, ni
même dominant, parmi les praticiens de ces disciplines. La
question se complique encore lorsque l'on considère la
production, par l'appareil cognitif, d'entités
manifestement dotées de structures et de dynamiques, telles
que le langage, les mathématiques ou la musique. Y a-t-il
un rapport entre la forme (statique ou dynamique) de l'appareil
productif et la forme de ses produits? A quel niveau de
description a-t-on les meilleures chances de saisir ce rapport ?
-
-
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- Ethnomusicologie, ethnomathématique. Les logiques
sous-jacentes aux
- pratiques artistiques transmises oralement.
-
- Marc Chemillier, Université de Caen.
-
- Marc Chemillier est ancien élève de l'ENS de
Fontenay-aux-roses et du CNSM de Paris, agrégé de
musique et docteur en informatique. Ses recherches en informatique
musicale portent sur la modélisation des structures de la
musique. Il co-dirige avec François Pachet la collection
consacrée à l'informatique musicale aux
éditions Hermès. Il s'est intéressé
plus particulièrement à la musique traditionnelle
africaine, et s'est rendu plusieurs fois en Afrique pour des
missions d'enregistrement et d'enquête ethnomusicologique.
-
- Les musiques de traditions orales ont parfois des structures
complexes (par exemple les polyphonies d'Afrique centrale
étudiées par Simha Arom). Il est remarquable que ces
structures apparaissent dans un contexte privé de
l'écriture. D'autres activités des
sociétés sans écriture, comme les arts
graphiques, les rituels ou les jeux, présentant
également des structures parfois très
élaborées, ont donné naissance à un
courant de l'histoire des mathématiques appelé
ethnomathématique, qui s'est donné pour tâche
d'étudier leurs aspects mathématiques. La musique
partage avec ces activités un point commun : l'esprit
humain y donne libre cours à l'exploration d'une logique de
règles (règles des jeux de stratégie,
règles d'engendrement de motifs décoratifs,
règles de combinaisons polyrythmiques, etc.). A partir de
quelques exemples empruntés aux dessins sur le sable du
Vanuatu et à des répertoires de musique africaine,
on envisagera plusieurs questions : comment articuler la
description de ces exemples à la reconstitution de
l'activité cognitive qui les a produits ? qu'y a-t-il de
commun entre ces productions, et l'activité
pratiquée dans la civilisation occidentale sous le nom de "
mathématiques " ? s'agit-il de variantes d'une même
forme universelle d'activité de l'esprit humain, qui
prolonge de façon ludique la rationalité
élémentaire dont les êtres vivants sont
dotés pour leur survie ? dans le cas de la musique, quelle
relation ce jeu combinatoire formel entretient-il avec la
perception ?
-
- Publications :
- M. Chemillier, Mathématiques et musiques de
tradition orale, H. Genevois, Y. Orlarey (éds.),
Musique & Mathématiques, Aléas-Grame, 1997,
133-143.
- M. Chemillier, La logique de la longue ligne Vanuatu,
conférence au Musée des Arts d'Afrique et
d'Océanie, 30 octobre 1997
(http://www.info.unicaen.fr/~marc/publi/vanuatu/ ephemere.html).
- M. Ascher, Mathématiques d'ailleurs, traduction
et postface K. Chemla, S. Pahaut, Seuil, 1998.
-
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- Musicologie cognitive et logique des images musicales
-
- Marc Leman, Université de Gand.
-
- Marc Leman est responsable de recherche aux Fonds pour la
Recherche Scientifique, et professeur à l'Université
de Ghent. Il est directeur de l'Institut de Psychoacoustique et de
Musique Electronique, directeur de la Société de
Recherche pour la Fondation de la Recherche Musicale
(parrainée par la FWO), et éditeur en chef du
Journal of New Music Research (publié par Swets &
Zeitlinger, Pays Bas). Sa recherche s'intéresse surtout aux
fondements épistémologiques et
méthodologiques de la musicologie cognitive et
systématique.
-
- Le but de la musicologie cognitive est de comprendre la nature
du traitement de l'information musicale et de l'imagination dans
la composition, l'écoute et l'interprétation. Le
choix d'un système de description qui soit adéquat
est particulièrement pertinent. Les approches cognitives
des années soixante-dix ont pris la logique formelle
(proposition et prédicat) comme système de base pour
des descriptions représentatives. Bien que ses
hypothèses aillent assez bien avec l'ontologie de la
théorie de la musique classique basée sur la "note"
ou la "partition", cette approche a été
critiquée [1,2] car elle fait des revendications qui ne
sont pas réalistes sur la nature du traitement de
l'information musicale. L'approche naturaliste est basée
sur une théorie physique et psychologique du traitement de
l'information chez l'être humain [2,3]. Nous affirmons
qu'une logique musicale peut être développée
en termes d'une logique d'images musicales. Ces dernières
peuvent être conçues comme des représentations
d'une activation des neurones. La logique formelle peut être
utilisée comme un système de description à
méta-niveaux pour une clarification du traitement
sous-jacent pour de telles images. Nous présentons une
structure qui incorpore une logique d'images musicales, utile pour
notre compréhension de la perception de la musique. Si la
perception est une base pour la composition et
l'interprétation, alors cette logique devrait aussi
être pertinente pour la création musicale.
-
- Références :
- [1] M. Leman, Adequacy criteria and models of musical
cognition, in J.N. Tabor (ed.), Otto Laske: Navigating new
musical horizons, Westport, CT: Greenwood Publ. Comp., 1999,
(ISBN 0-313-30632-X)
- [2] M. Leman, Naturalistic approaches to musical semiotics
and the study of causal musical signification, in I.
Zannos (ed.), Music and Signs -- Semiotic and Cognitive Studies in
Music, ASCO Art & Science, Bratislava, 1999 (ISBN 80 - 88829 -
15 -4)
- [3] M. Leman (ed.) Music, Gestalt, and Computing --
Studies in Systematic and Cognitive Musicology,
Springer-Verlag, 1997 (ISBN 3-540-63526-2).
-
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- Musique et Lambda-Calcul
-
- Yann Orlarey, GRAME, Lyon.
-
- Compositeur et chercheur, directeur du département
Recherche de Grame, Lyon, France.
-
- Bien que développé initialement dans les
années 30 comme une étude des
propriétés générales des fonctions
mathématiques, le Lambda-Calcul constitue aujourd'hui l'un
des fondements théoriques de l'informatique. Depuis les
travaux de McCarthy et de Landin dans les années 60, le
Lambda-Calcul a eu une influence considérable sur la
conception et l'implémentation des langages de
programmation, en particulier des langages fonctionnels. Dans le
domaine de l'informatique musicale, si le langage LISP a
été à la base de nombreux travaux, le
Lambda-Calcul n'a été, jusqu'à une
période récente, que peu exploité
directement. L'exposé se propose de montrer de quelle
manière le Lambda-Calcul, et en particulier les notions
d'abstraction et d'application, peut intervenir dans la
description de notions musicales, de structures formelles et de
processus compositionnels, et comment il peut être à
la base de nouveaux outils informatiques d'aide à la
composition musicale.
-
-
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- Théorie des topos et logique musicale
- Guerino Mazzola, Université de Zurich.
-
- Guerino Mazzola est né en 1947, est
diplômé en mathématiques, physique
théorique, et cristallographie de l'université de
Zurich. Après des études post-doctorales à
Paris et à Rome, passe sa thèse d'état en
géométrie algébrique et en théorie de
la réprésentation, en 1980.
- De 1980 à 1989, développe la théorie
mathématique de la musique, et le logiciel de composition
PRESTO.
- De 1984 à 1986, est directeur de l'exposition
symétrie de Darmstadt.
- De 1986 à 1988, reçoit une bourse SNSF pour une
étude en profondeur sur les EEG et la perception musciale.
- De 1996 à 1999, est professur associé à
l'Université Laval (Québec).
- Maître de conférence au ETH de Zurich, à
l'Université de Zurich et de Vienne.
- Consultant au TU de Berlin, consultant Internet aux
Universités suisses, et expert auprès du Conseil
Scientifique Suisse.
- Auteur de plus de 80 articles scientifiques, et de 8 livres
sur arithmétique, topologie, théorie des
catégories, géométrie algébrique,
théorie mathématique de la musique, recherches sur
le cerveau, infographie, théorie de la
représentation, informatique musicale, politique du web. En
tant que pianiste de jazz contemporain, Guerino Mazzola a
publié dix LPs et CDs. Actuellement il achève son
livre " Topos of Music " co-signé de 13 auteurs.
-
- La logique de la composition musicale, de la
représentation, de l'analyse, et de la performance ont en
commun des structures de base importantes qui peuvent être
décrites à l'aide de la géométrie
algébrique functorielle de Grothendieck et dans la
théorie des topos de la logique de Lawvere. Nous donnerons
un aperçu de ces connexions théoriques, et
discuterons et illustrerons leur formalisation et leur
implémentation dans les logiciels musicaux.
- Trois résultats sont particulièrement
intéressants dans ce contexte : premièrement :
l'idée cruciale de Grothendiec selon laquelle " un point
est un morphisme " appliquée à la musique ;
fondamentalement, les entités musicales sont des
transformations plutôt que des constantes. En second lieu,
il s'avère que les concepts musicaux ont en commun un fort
caractère circulaire, signifiant que les espaces d'objets
musicaux sont souvent définis de façon
auto-référencée.
- Troisièmement, la géométrisation
topos-théorique de la logique musicale implique un
caractère progressivement géométrique de
toutes les interactions rationnelles avec la musique, en
particulier dans leur implémentation sous la forme d'
interfaces graphiques.
-
- Apprentissage statistique appliqués à la
musique et au son.
-
- Shlomo Dubnov, Maître-assistant , Université de
Ben-Gurion, Negev Beer-Sheva, Israel.
-
- Shlomo Dubnov a étudié le piano et la
composition à l'Académie Rubin de Jérusalem.
Il obtient son PhD en informatique à l'Université
Hebrew et, durant les années 1996-98, a travaillé
à l'Ircam comme chercheur invité. Il a reçu,
à l'ICMC, le meilleur prix pour son papier portant sur sa
recherche : l'analyse statistique du timbre musical. Les oeuvres
musicales de Dubnov ont été présentées
aux JIM, à l'ICMC et aux Portes Ouverts de l'Ircam.
Aujourd'hui, S.Dubnov est responsable du Programme
Multimédia, au Département " Communication
Engineering " de l'Université Ben-Gurion, Israel.
-
- De nombreux aspects de la structure musicale sont impossibles
à définir formellement. Néanmoins, la musique
et le son font apparaître une quantité importante de
structure et de redondance. Dans l'exposé, je
décrirai l'utilisation de la théorie de
l'information pour la reconnaissance de ces structures
cachées en considérant, de façon
spécifique, les relations et les dépendances qui
existent entre les paramètres musicaux dans le
matériau musical et sonore en question. Il est important de
noter le lien étroit qui existe entre la redondance, la
compression, la prévision et la classification.
- Si nous savons découvrir les configurations
redondantes, nous pouvons également représenter la
musique de façon plus compacte et aussi créer de
nouvelles séquences de musique ou de son, avec une
redondance typique semblable.
- Dans l'exposé, je présenterai des applications
des méthodes d'étude statistiques pour la
classification et la production des structures musicales et
sonores.
- Divers résultats, tels que la modélisaton de la
voix mélodique et polyphonique, la génération
de séquences d'accords de jazz, et l'étude
statistique de la synthèse granulaire (textures sonores)
seront démontrés.
-
-
- Solo de Stockhausen
-
- Benny Sluchin
- Trombone
-
- Il effectue ses études musicales au Conservatoire de
Tel Aviv, sa ville natale, et à l'Académie de
musique de Jérusalem. Parallèlement aux cours de
trombone, il étudie les mathématiques et la
philosophie à l'Université de Tel Aviv et obtient un
"Master of Science" avec mention. Il joue d'abord à
l'Orchestre Philharmonique d'Israël pendant deux ans avant
d'occuper, pendant quatre ans, le poste de co-soliste à
l'Orchestre Symphonique de Jérusalem (Orchestre de la
Radio). Une bourse du gouvernement allemand le mène
à Cologne où il travaille avec Vinko Globokar et
obtient son diplôme d'artiste avec mention.
-
- Depuis 1976 il fait partie de l'Ensemble Intercontemporain, y
joue les uvres les plus représentatives du
répertoire contemporain et participe à de nombreuses
créations de pièces solistes (Iannis Xenakis, Vinko
Globokar, Gérard Grisey, Pascal Dusapin,
Frédérick Martin, Elliott Carter, Luca Francesconi,
Marco Stroppa, James Wood). Parallèlement, il prend part
aux recherches acoustiques de l'Ircam et achève une
thèse de Doctorat en mathématiques in 1982. Il est
l'auteur de plusieurs articles et ouvrages pédagogiques,
notamment Contemporary TromboneExcerpts et Jeu et chant
simultanés sur les cuivres (Éditions Musicales
Européennes), primés par le prix de la SACEM 1996 de
la réalisation pédagogique. Professeur au
Conservatoire de Levallois et enseignant au Conservatoire de Paris
(Notation musicale assistée par ordinateur), Benny Sluchin
donne des master-classes et des conférences dans le monde
entier. Parmi ses enregistrements : Le Trombone Contemporain,
French Bel canto Trombone (Musidisc), Xenakis - Keren (Erato),
Berio - Sequenza V (Intégrale des sequenzae chez DGG).
-
- Solo pour un instrument mélodique avec bouclage
, composé en 1996 par Stockhausen, exploite la notion
de feedback, par laquelle un musicien transforme ce qu'il entend,
et qu'il a éventuellement lui même produit,
d'après des instructions qui lui ont été
données. C'est une polyphonie pour instrument monodique
dans laquelle des figures liées au souvenir, et produite
par enregistrement , transformation et réinjection en temps
réel, se superposent et s'entremêlent. Ce n'est plus
alors un objet, mais un processus d'élaboration
structurelle qui est donné à percevoir, et la
logique compositionnelle intègre (et contraint) la logique
d'éxécution du soliste. La préparation par le
soliste de la version de Solo à jouer induit des
problèmes combinatoires complexes, car il doit à la
fois tenir compte des contraintes formelles indiquées par
Stockhausen, et des effets mémoriels provoqués par
les réinjections.
-
- (d'après B. Sluchin)
-
- Qu'est-ce qu'une logique musicale ?
-
- François Nicolas, compositeur.
-
- Ancien élève de l'École Polytechnique et
diplômé de philosophie, François Nicolas est
compositeur. Après avoir dirigé la revue
Entretemps, il fonde les éditions du même nom
et s'associe à la Revue de Musicologie. Il est
actuellement compositeur en recherche à l'Ircam.
- Parmi ses dernières publications : Les enjeux du
concert de musique contemporaine (CDMC), Quelle
unité pour l'oeuvre musicale ? Une lecture d'Albert
Lautman (Horlieu), La Singularité Schoenberg
(Ircam l'Harmattan).
- Parmi ses oeuvres récentes : Dans la distance
(commande de l'Ircam), Transfiguration (commande de
l'Université de Corfou), La Ballade de Maldoror
(commande du groupe X-Musique), Veränderung (commande
de Radio France).
-
- Si l'on retient trois acceptions philosophiques de ce
qu'est une logique mathématique (une grammaire / une
fabrique de tautologies / une consistance de l'apparaître),
on peut identifier ainsi leurs résonances dans le champ
musical : la logique musicale serait, au choix, la syntaxe
du langage musical, la cohérence des grandes Formes
musicales, ou la consistance propre de ce que veut dire
musicalement qu'entendre.
- On soutiendra qu'en musique logique se dit
traditionnellement dialectique et qu'il en est alors deux
lieux de déploiement :
- le "monde" de la musique en sa globalité : d'où
les logiques du topos musical qui se nommeront dialectiques
de l'oeil et de l'oreille (plus techniquement : dialectiques de
l'écriture et de la perception) ;
- le lieu que chaque oeuvre musicale circonscrit à sa
manière propre : d'où les logiques à
l'oeuvre qui articulent le dire de l'oeuvre à un
devoir-dire spécifique (plus techniquement : dialectiques
de développement, déploiement, variations) et qui
structurent d'un côté l'audition de la Forme
singulière de l'oeuvre, et de l'autre - dans une approche
moins "totalisante" de l'oeuvre - l'écoute de sa
subjectivité singulière (sa stratégie, ses
enjeux, son procès).
- Sous ces différentes hypothèses, on explorera
quelques grands types de dialectique musicale ayant
opéré au cours du XXe siècle, en tentant de
les faire dialoguer avec diverses orientations de la logique
mathématisée.
-
-
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- Les mathématiques peuvent-elles stimuler la
créativité en musique ?
-
- Jean-Paul Allouche, CNRS.
-
- Jean-Paul Allouche, ancien élève de l'ENS de
Saint-Cloud, agrégé de mathématiques et
docteur d'État en mathématiques, est Directeur de
recherche de deuxième classe au CNRS, au Laboratoire de
Recherche en Informatique d'Orsay (Université Paris XI). Il
travaille sur des problèmes à la frontière
entre théorie des nombres et théorie des langages.
-
- Alors que les affirmations traditionnelles - en
général prononcées par des
mathématiciens non musiciens - sur les prétendus
rapports étroits entre mathématiques et musique me
semblent le plus souvent des lieux communs sans profondeur ni
vérité, je respecte plus volontiers la
démarche de ceux des compositeurs qui utilisent des
"outils" mathématiques.Ceux dont j'ai essayé de
comprendre le travail ou avec lesquels j'ai collaboré se
divisent à peu près en deux catégories. Pour
les uns les mathématiques sont pourvoyeuses d'analogies.
Leurs créations inspirées par tel ou tel concept
mathématique s'en affranchissent s'ils le jugent
nécessaire et les mathématiques sont un cadre et un
catalyseur mais jamais un carcan. Pour les autres, parfois
explicitement minimalistes, la logique de la pièce est
inséparable de l'outil algorithmique qui a aidé
(présidé ?) à sa composition. Nous essaierons
de confronter cette classification au travail de compositeurs
comme Marcel Frémiot et Tom Johnson, et d'esquisser une
réflexion vers les risques de perversion du langage
scientifique (un peu dans la direction de Sokal et Bricmont).
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- Logique et cohérence dans la création
musicale
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- André Riotte, compositeur.
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- Ingénieur, André Riotte a reçu une double
formation, musicale et scientifique. Il a étudié la
composition avec André Jolivet et l'analyse avec Olivier
Messiaen et Jean Barraqué. Il a travaillé dix ans
(1961-71) en Italie dans un centre de recherches européen,
où il animait aussi la vie culturelle pour les 1200
scientifiques. Il a enseigné la formalisation des
structures musicales à l'Université Paris 8, puis
dans le cadre du DEA Musicologie du XXe siècle. Parmi ses
oeuvres, Anamorphoses, pour baryton et formation de
chambre, Multiple, quatuor à solutions multiples, et
La Bibliothèque de Babel pour choeurs et orchestre
d'après Borgès. Il est Vice-Président de la
Société Française d'Analyse Musicale et
rédacteur en chef de la revue Musurgia.
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- Aucune théorie de la forme ne pourra couvrir la
totalité des oeuvres à venir. Selon leur formation
et leurs penchants, les créateurs oscillent entre rigueur
et liberté ; toute rigidité non vécue dans la
démarche des compositeurs restreint la portée de
leurs oeuvres. On tentera de définir la cohérence
comme un critère plus large de qualité, non
contradictoire avec la notion de liberté.
-
Quatrième Forum
Diderot - Ircam, Paris 3-4 décembre 1999.
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Renseignements
- Ircam, Direction Scientifique
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- Florence Quilliard : 01 44 78 48
09
- Florence.Quilliard@ircam.fr
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Inscriptions
- Droits d'inscription : 100FF
- Par e-mail : envoyer vos nom, prénom, adresse
postale, e-mail, téléphone à
Florence.Quilliard@ircam.fr
- Par téléphone : 01 44 78 48 09
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- Vous recevrez le formulaire d'inscriptions par courier.
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