JIM à Tatihou

Un film de Monique Bernot

Un film sur les journées d'informatique musicale à l'île Tatihou en mai 1996

 

Ce film a été tourné durant trois journées passées à l'île Tatihou en compagnie de scientifiques, de musiciens, d'artistes, à l'occasion du colloque JIM 96. Le sigle JIM signifie « journées d'informatique musicale ». Ce rendez-vous annuel est né il y a quelques années d'un désir de rencontre entre des chercheurs en informatique, et des musiciens souhaitant approfondir leur compréhension des nouvelles technologies. Pour leur troisième édition qui s'est tenue les 16-18 mai 1996, les JIM ont pris place dans le cadre magique de l'île Tatihou à la pointe nord-est du Cotentin. Accessible à marée basse, cette petite île est un ancien lazaret gardé par une tour construite au 18e siècle par Vauban. Dans ce décor de granit irréel, et ces paysages lunaires laissés à découvert par la mer qui se retire avec la marée, les sons électroniques et les musiques générées par ordinateurs prennent un relief saisissant. Le film est un voyage onirique dans l'île, à l'invitation de scientifiques, musiciens, artistes réunis le temps d'un colloque, qui nous font découvrir les univers sonores inouïs qui naissent de leur rencontre.

Ce film a été projeté lors de la Semaine de la Science vendredi 9 et samedi 10 octobre 1998, à Caen


Caractéristiques

JIM à Tatihou Documentaire de création

Réalisation : Monique Bernot, Durée : 34 mn, Format : béta S.P.

Photographies : © Yves Chaudouët, Internet : http://www.ircam.fr/jim96


Extraits au format quicktime

Anne Garrigues danse sur une musique de Bernard Donzel-Gargand.

Danseuse.mov 5.2M

DanseuseShort.mov 2.8M

Jacques Dudon, synthèse de sons par disques photosoniques.

Dudon.mov 1.9M

Palmipèdes d'intérieur. Georges Bloch,compositeur, Eckard Kahle, alto.

Palmipedes.mov 10.5M

PalmipedesShort.mov (3.9M)

Une interview de Jean-Claude Risset.

Risset.mov (5.0M)


Le colloque JIM 96, journées d'informatique musicale, a été organisé par le laboratoire d'informatique de l'université de Caen (Greyc) les 16-18 mai 1996 à l'île Tatihou. Entre 60 et 90 participants sont venus de différentes régions, membres de centres de recherche musicale prestigieux comme l'Ircam (Paris), ou le Grame (Lyon), ou bien universitaires, ou encore indépendants. De nombreux participants étrangers avaient également fait le déplacement depuis les États-Unis, le Brésil, la Turquie, la Hollande, l'Allemagne, Israël, etc.

L'édition 1996 des JIM a été marquée par la qualité et l'intensité des échanges qui s'y sont créés. Le bel espace du lazaret de l'île Tatihou a sans doute joué un rôle essentiel dans la secrète alchimie qui a opéré entre les participants scientifiques, musiciens, artistes, en marge des communications scientifiques, dans certains moments forts du colloque tels que les concerts de musique électronique, instrumentale, et de danse, la présentation du méta-instrument ou celle des disques photosoniques, et les projections vidéos qui se déroulaient dans le château d'eau de l'île. C'est cette dimension d'échange, d'émulation, de pluridisciplinarité, que le film s'efforce de restituer, prolongeant ainsi les actes du colloque qui paraîtront prochainement sous forme de livre.

Le film alterne des images de concerts ou d'autres moments privilégiés du colloque, avec des vues de l'île, et des entretiens réalisés avec les participants dans la serre du lazaret. Le décor apporte au film une respiration poétique où se mêlent les couleurs marines du littoral, et celles, graniti-ques, des pierres des vieux bâtiments. Il y a eu beaucoup de vent et de pluie durant ces trois jours sur l'île Tatihou. La bande sonore du film mélange subtilement les bruits de la mer et de la tem-pête, avec les mystérieux sons électroniques produits par les machines.

Au coeur du film, des extraits de concerts. Une belle composition de James Giroudon et Jean-François Estager pour deux contrebasses, met en scène le contrebassiste virtuose Jean-Pierre Robert et un autre contrebassiste « virtuel », absent du concert, dont la partie est enregistrée et jouée par un ordinateur. Une autre pièce composée par Georges Bloch, pour alto et spatialisateur, montre les possibilités de la machine Next de l'Ircam de calculer en temps réel un effet de réverbé ration correspondant à une salle de concert imaginaire.

L'invité d'honneur des JIM 96 était le physicien et compositeur Jean-Claude Risset (CNRS, Marseille), pionnier de l'informatique musicale en France. Au cours d'un entretien filmé dans la serre, il explique ses expériences de sons qui « descendent » indéfiniment, et raconte comment il les a utilisés pour donner l'impression d'une chute sans fin dans une pièce de théâtre où intervient la bombe d'Hiroshima. Les autres entretiens réalisés pendant le tournage, avec le peintre Yves Chaudouët par exemple, explorent d'autres champs artistiques connexes.

Marc Chemillier,

co-organisateur des JIM 96