Home
Yves Chaudouët
Peintre, photographe, vidéaste, graveur
né à Paris en 1959.
Dernières expositions :
1996 Galerie Montenay-Giroux, Paris, France
1995 Musée de Libourne, Libourne, France
1995 Museo San Telmo, Donostia-San Sebastian, Espagne
Contact :
Galerie Montenay-Giroux, 31 rue Mazarine, 75006 Paris
Tel : (33-1) 43 54 85 30
Yves Chaudouët présentera 2 vidéos lors des Troisièmes
Journées d'Informatique Musicale (JIM96):
Transports (1995)
Film réalisé une nuit sur le viaduc de Tolbiac (aujourd'hui
démonté), et présentant 36 combinaisons des 6 séquences
sonores et des 6 séquences visuelles de 6 moyens de locomotion différents.
Where are we going ? And what are we doing ?
(1995) de John Cage
Une interprétation vidéo des 4 textes dits simultanément
au moyen d'un videoclock.
Silence , 1961, by John Cage by permission of the Wesleyan
University Press of New England.
Peter Stephan Jungk
À la recherche des feux follets (extraits)
À propos du travail d'Yves Chaudouët
Pour qui suit Yves Chaudouët depuis plusieurs années, chaque
rencontre a fait partager le plaisir d'un homme toujours plus entreprenant,
à l'évidence enchanté de surprendre constamment, tant
lui-même que son visiteur : il change sans cesse. (...)
Quelques instants seulement avant l'entrée dans le nouveau millénaire,
ce processus de croissance et d'étonnement ne s'est nullement interrompu,
bien au contraire ; sous l' il de l'observateur se déploie plus que
jamais le paysage de la maturité et de l'assurance, de l'équilibre
entre l'expérimentation et l'aboutissement qui incite à faire
une halte, à regarder en arrière, à se réjouir
du présent et attaquer doucement l'avenir. (...)
D'eau-forte en photographie ultra-précise, de film-vidéo en
dessin abstrait, d'installation en tableau figuratif, son septième
sens traverse les domaines des arts plastiques comme si l'univers de l'image
dans sa totalité était sa demeure personnelle, comme si le
respect des classifications si soigneusement entretenues et généralement
attendues, les délimitations et les endiguements, de son point de
vue, était sans objet. (...)
Terriblement résistante, intentionnellement fragmentaire et éclatée,
l' uvre de Chaudouët si claire et nocturne à la fois, vogue
à travers l'espace et le temps, arrimée par de fins liens
à son admiration pour John Cage, le compositeur qui érigea
en programme la dispersion, le multidimensionnel et la superposition.
Ses mines, plumes, pinceaux, ses plaques et encres, mais aussi l'appareil
photo et la caméra vidéo lui servent de microscope et de téléscope,
de vehicule pour pénétrer dans le micro et le macrocosme.
Dans un monde qui a fait de la réussite lisse, de la perfection incontestable,
de l'irréversible, son idéal, Chaudouët est fasciné
par les petites résistances en forme de crochets, de contradictions,
de contestations. Il cherche très consciemment les infimes interstices
où ont pu se nicher l'imperfection, les feux follets, l'inachevé,
des facteurs dérangeants proches des champignons et des lichens auxquels
il dispense toute sa sympathie.
Ses récentes gravures ont valeur de symbole pour l' uvre toute entière
: elles sont nées d'une symbiose : l'action conjuguée de la
lumière et de poussières microscopiques. Des images d'ombre
se révèlent, des objets de tous les jours apparemment innocents,
mais pour qui les regarde de plus près, pour qui -- à la manière
de Chaudouët -- va au fond de ces choses, il apparaîtra qu'elles
sont la descendance de ces silhouettes d'ombre projetées par l'éclair
destructeur de la bombe atomique sur certains murs en ruine d'Hiroshima.
La multiplicité de sa création, évoquant la Renaissance,
l'innocence envoûtante qu'Yves Chaudouët a su préserver
personnellement, font de cet artiste une source d'inspiration pour qui est
disposé à apprendre à le connaître mieux, lui
et son uvre.
Paris, 1996.
Traduit de l'allemand par Henri Christophe
Titre original : Auf der Suche nach dem Irrlicht.
1996 Peter Stephan Jungk 1996 Henri Christophe pour la traduction française.