Dana RAPPOPORT, "Chanter sans être ensemble. Des musiques juxtaposées pour un public invisible", L'Homme 152/1999, p. 143-162. En Indonésie, la polymusique - des musiques juxtaposées - est pratiquée dans de grands rituels. Plusieurs groupes jouent simultanément sans être coordonnés dans un même temps musical. Du point de vue esthétique, le résultat sonore présente un caractère homogène. Telles les offrandes alimentaires, les offrandes musicales déterminent l'efficace rituelle. D'un point de vue social, la polymusique dramatise la segmentation villageoise et familiale. L'existence d'une polymusique rituelle indique que la musique n'est alors ni un passe-temps ni un divertissement : elle est un outil de pouvoir au service de hiérarchies régionales et familiales.
![]() Disposition de six rondes badong et de choeurs mixtes assis dondi' juxtaposés sur le chant cérémoniel et dans les habitations provisoires dans les grandes funérailles toraja. English abstract : Exemple de polymusique dans : |