RESEAU THEMATIQUE PLURIDISCIPLINAIRE (RTP 40)
ArtiSTIC
Téléchargements |
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Document Word de présentation du RTP ArtiSTIC |
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Document Powerpoint de présentation des Actions du RTP ArtiSTIC |
Contacts |
Animateur | Bernard Stiegler - directeur de l'Ircam | (Bernard.Stiegler@ircam.fr) |
Coordinateur | Fabrice Bertrand | (Fabrice.Bertrand@ircam.fr) |
Téléphone : +33 1 44 78 15 37
eMail : artistic-admin@ircam.fr
Ircam - CNRS,
1 place Igor Stravinsky, 75004, Paris, FRANCE.
Contexte |
50 Réseaux Thématiques Pluridisciplinaires (RTP) ont été mis en place par le Département
Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication (STIC)
du CNRS.
http://www.cnrs.fr/STIC/actions/rtp/rtp_thematiques_details.htm
Le RTP ArtiSTIC : Une réunion a été organisée dans l'urgence le 31 mai 2002, et bon nombre de personnes sollicitées n'ont pu y participer. De plus, la liste des acteurs potentiels de ce réseau n'est pas exhaustive, et nous invitons les personnes, instituts et laboratoires se situant dans notre problématique à se manifester.
Une Action Spécifique, l'AS 101 "Esthétique et Organologie générale", a été validée par le DSTIC-CNRS en novembre 2002. Elle comprend une Equipe-Projet autour de laquelle sera animé un séminaire en 2003. Enfin, le RTP ArtiSTIC a été présenté dans le cadre des Journées RTP du Département STIC du CNRS des 17 et 18 décembre 2002 qui avaient pour but d'établir un premier bilan d'activité des 50 réseaux. Ces journées ont permi de nouer de nouveaux contacts, de tracer un portrait plus précis des activités de chaque réseau, et de dessiner des liens possibles entre les activités d'ArtiSTIC et celles d'autres RTP. Contact : artistic-admin@ircam.fr |
Comité de Pilotage |
1. Bruno Bachimont | INA, UTC | |
2. Alain Berthoz | LLPA, Collège de France | |
3. Mario Borillo | IRIT | |
4. Jean-Pierre Dalbéra | Ministère de la Culture | |
5. Antoine Hennion | CSI Ecole des Mines | |
6. André Holley | CESG | |
7. Christian Jacquemin | LIMSI | |
8. Charles Lenay | UTC / COSTECH | |
9. Annie Luciani | ACROE | |
10. Henri Maitre | ENST | |
11. Michel Menu | C2RMRF | |
12. Pierre Moeglin | MSH Paris Nord | |
13. Jacques Morizot | Paris 8 | |
14. Jean Petitot | CREA | |
15. François Rastier | ENS Ulm | |
16. Bernard Stiegler | Ircam (chargé de mission RTP ArtiSTIC) |
Cinq pôles thématiques |
5 pôles thématiques ont été dégagés,
autour desquels il serait possible de lancer des actions.
1. Esthétique humaine - Arts, esthétique, cognition.
Il est nécessaire de constituer une communauté de réflexion en amont de la problématique "art et cognition", qui puisse faire travailler ensemble scientifiques, artistes et industriels, mais également les acteurs du marketing. |
2. Analyse et technologies danalyse.
On peut désormais discrétiser des phénomènes compris jusqu'alors comme continus, grâce aux technologies numériques. |
3. Nouvelles lutheries.
Le terme est à discuter.On peut aussi parler de nouvelles "organologies". Nouveaux instruments de création. Problème du domaine artistique, mais aussi esthétique. |
4. Nouveaux dispositifs de perception et milieux.
L'humanité est essentiellement un système d'élargissement de la perception. Notre époque est cependant marquée par l'effervescence de ces dispositifs d'élargissement. |
5. Accès - Diffusion - Navigation-Industries culturelles - Modes de production hypermédia.
L'Ina avait suggéré une action forte pour conjuguer la recherche technique et scientifique sur les outils de distribution avec les logiques de création et de production de contenu dans le domaine de l'audiovisuel (RIAM) |
Actions du RTP |
Léquipe Projet est constituée dun noyau
dur de laboratoires.
2. Séminaire « Esthétique et Organologie générale »
Dans le cadre de l Action Spécifique du même nom.
3. Deux journées danimation scientifique :
« Autour de la danse »
Présence forte des artistes. Généricité et spécificités
des questions autour du geste dans le domaine artistique (Peyret, Lambert-Wild,
CND, TNS, A. Tanaka, R. Auzet, JM. Matos, sociétaires de la Comédie
Française, O. Cadiot, L. Lagarde, etc.)
Sur le Geste et la Mobilité (A. Tanaka) mais aussi les environnements
artificiels (Systèmes Multi-Agents, J. Lambert-wild, J. Droulez, etc.).
Acteurs pressentis : LIMSI, UTC, X. Rodet et A. Gerszo (Ircam), B. Thon, P.
Joly (IRIT), ACROE, etc.
Pourrait se faire à Toulouse (IRIT), au CND, ou à Grenoble (ACROE).
Analyse, indexation, navigation, représentation
Présence forte des SHS histoire de lart, musicologie, archéologie,
anthropologie, esthétique, philosophie etc. Il sagit à la
fois de traiter les questions liées :
- à la reproduction (comme analyse)
- au recueil et à lanalyse de données (tels que supposant
des théories implicites ou explicites)
- à lannotation et à la représentation
- à lédition et à la diffusion (ITEM, IMEC)
Pourrait se faire au LIMSI, à lENST ou au C2RMF.
4. Une journée dinformation
Rencontre de fin dannée avec les laboratoires, les Ecoles dart
et des personnalités artistiques.
Une problématique émergente, par Bernard Stiegler (conférence inaugurale du 31 mai 2002) |
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Ecouter la conférence en ligne (fichier MP3 streamé, 70 Mo) |
Rappel quant aux fonctions dun RTP Programme de cette journée du 31 mai et méthode pour les semaines à venir Les intentions initiales quant au thème du RTP ArtiSTIC Une double difficulté inscrite dans une question desthétique générale La question dune organologie générale
A la différence dautres projets de réseaux
qui, sous la forme nouvelle, labellisée et donc reconnue des Réseaux
Thématiques Pluridisciplinaires, consacrent et confortent, pour
une part au moins, des réseaux déjà existants, le
RTP Arts/Interface/STIC (ou « ArtiSTIC», ou AIS) reste très
émergent et embryonnaire.
Quant au second objectif (se placer au plan européen, et notamment émettre une ou plusieurs « expressions of interest » dans le cadre des futurs réseaux dexcellence), jai récemment informé Francis Jutand quil me paraissait prématuré que le RTP se fixe un tel objectif. Il ma répondu que le commissariat européen était sensible au fait quil ne faut pas pénaliser des problématiques émergentes par des procédures trop contraintes dans le temps, et que des mesures daccompagnement spécifiques pouvaient être attendues de la Commission à cet égard.
2. des propositions de considérants, de principes
généraux et de méthodes, quant à la question
de la relation entre arts, sciences et technologies en général
; 3. une identification des difficultés les plus
saillantes à réduire ou à intégrer ; 4. une cartographie des thèmes qui paraissent
susceptibles de surmonter ces difficultés (par leur évidence
et leur attractivité, par les acquis déjà obtenus,
par les enjeux scientifiques, technologiques, artistiques et sociaux dont
ils sont porteurs, notamment) même si ces thèmes risquent
dapparaître si vastes quil sagira ensuite de les
resserrer ; 5. des modalités dactions autour de ces
thèmes (qui seront aussi les modalités de ce resserrement)
tirant parti des opportunités et tenant compte des forces et ressources
effectivement disponibles ; étant entendu que les premières
actions qui seront lancées devront avoir valeur dexemplarité
à la fois de démonstration de faisabilité
et de généricité. Quant aux acteurs, nous en avons identifié
un certain nombre, et en particulier, tous ceux qui ont été
invités à cette réunion (quils soient aujourdhui
présents, ou quils naient pas pu se libérer).
Cependant, ce nest là quune toute première cartographie
et nous créerons dans les prochains jours un site par lequel nous
espérons accueillir - sur la base de ces premiers thèmes,
si vous en approuvez les orientations générales, et pour
instruire dautres thèmes à venir - des propositions
de participations et dassociations diverses.
Participer au développement économique des industries culturelles alimentées par lactivité et la recherche artistique.
La difficulté tient à ce quil
sagit dun secteur quil faut faire émerger autour
dun objet HYPERCOMPLEXE nécessitant de mettre en uvre
une triple ou quadruple pluri- ou transdisciplinarité : STIC/SDV, SPI / SHS / milieux artistiques et culturels De plus, ce projet est lancé dans le contexte
dune crise des référentiels de lart, du moins
de lart contemporain, mais plus généralement, dune
crise des modèles de compréhension du fait artistique sous
toutes ses formes - que ces modèles soient scientifiques ou sociaux.
Le goût, et le jugement de goût, devraient
dabord être abordés et étudiés, bien
antérieurement à la question du jugement artistique, comme
réalité culturelle générale et définitoire
dune société. Il y a par exemple aujourdhui
un travail mené par Geneviève Teil à lINRA
sur le goût alimentaire (je lai appris tout récemment
et nai malheureusement pas pu linviter) qui devrait pouvoir
intégrer le RTP. Cela veut dire aussi bien que ce RTP doit se pencher
sur la question de la fabrication du goût aujourdhui, et donc
souvrir aux questions du marketing. Plus généralement,
lesthétique industrielle où se forment ces questions
appelle une contribution du désigne aux travaux du RTP. La fabrication du goût, cest à
dire du jugement, est une très vieille question (qui dispose aussi
de vieilles techniques, telles au spectacle vivant la claque et la cabale),
explorée par exemple dans le domaine musical par le CSI de lEcole
des Mines : Antoine Hennion qui na pas pu participer à notre
rencontre sera associé au RTP à lavenir. La question du jugement est demblée celle
de la diversité des jugements possibles, et telle que cette diversité
est intrinsèque au jugement esthétique, mais selon des modalités
différentes, du moins daprès Kant, par exemple, et
selon quil sagit dun jugement sur le beau ou sur lagréable
; nous dirons au delà : sur le sensible en général
ou sur le sensible proprement artistique.
Cette démarche exploratoire de lesthétique humaine, préalable à lanalyse de lart en propre, me paraît inévitable dès lors que lon entend intégrer dans ce programme ArtiSTIC la problématique « Art et Cognition ».
On a, à juste titre, et sous limposante
influence de Nelson Goodman, souligné la singularité de
la « cognition » artistique (pour autant que lon puisse
parler de cognition au sens strict : en admettant que le discours kantien
doive être dépassé, il faut au moins poser la question
de la cognition comme « jugement déterminant », auquel
Kant oppose (et comme caractérisant le jugement esthétique
des uvres dart) le « jugement réfléchissant
». Ce qui repose sur une distinction du beau et de lagréable
quil sagit là aussi, peut-être, de ne pas se
donner comme une évidence, à la condition toutefois de ne
pas en ignorer purement et simplement les termes et les arguments. Sans doute, et pour ces raisons mêmes, la question
de la cognition artistique suppose une investigation préalable
: il sagit de ne pas brûler cette étape qui consisterait
à étudier la perception instrumentée - ou prothétique.
Toute perception humaine serait instrumentée, ou du moins culturalisée,
cest-à-dire en fait intériorisant une extériorité
technique, et à travers elle, un héritage historique au
sein duquel se forment les groupes et qui est transmis par une voie non-organique
(ou plutôt, par des organes de transmission artificiels, des artefacts
relevant dune organologie en tant que science des outils, instruments,
machines et techniques) et devrait en ce sens être dite prothétique,
constituant une prothesthésie. Telle est lhypothèse
de travail que je propose dexplorer. Dès lors, lesthétique humaine
serait liée au devenir technique (notamment - mais pas simplement
- en tant quil surdétermine les conditions daccès
à lhéritage culturel formateur des goûts), et
il y aurait donc des avancées régulières dans lorganologie
qui conduiraient à des évolutions de styles, de modes, de
pratiques artistiques, etc. OR, LE DSTIC EST UN SECTEUR DE RECHERCHE CONCEPTEUR
ET PRODUCTEUR DUNE TELLE ORGANOLOGIE : CEST DABORD A
CE TITRE QUE LES STIC ONT A NOUER UN DIALOGUE ET DES COLLABORATIONS AVEC
LES PRATIQUES ESTHETIQUES ET ARTISTIQUES, OU AVEC CEUX QUI LES ETUDIENT,
NOTAMMENT DU POINT DE VUE DE LHISTOIRE DES ORGANOLOGIES ET DE LEURS
EFFETS. Le faire artistique, poiein en grec, est une tekhnè : ce nom dit la technicité de lart ; mais au-delà, il suppose une technicité des organes de la perception eux-mêmes, qui sans elle ne seraient pas affectables par les tekhnaï. Le milieu technique sans lequel la vitalité et la viabilité de lêtre humain seraient compromises, comme lanalyse de lanthopogenèse la montré depuis des décennies maintenant (lanthropogenèse étant aussi et indissociablement une technogenèse), est la condition générale et écologique de la perception humaine en tant quelle juge - depuis une formation du goût qui suppose un milieu organologique à la fois physiologique, technologique et social (formant le milieu des organisations de transmission). La question de cette technicité doit absolument être posée et étudiée sous diverses facettes, et ce, avant même la question de la perception dans le domaine artistique en propre. Car il ny a dart possible que dans la mesure où les organes des sens sont toujours habités et constitués par des organes artificiels et des intériorisations artefactuelles (culturelles) acquises par des apprentissages : instruments de musique, techniques diverses de spectacle ou dexpressions par projections graphiques, etc., concrétisent et organisent spécifiquement, sous forme dorganologies particulières, des mobilités du corps réglées et apprises, telles la danse, la marche et la nage (cf Mauss, « Les techniques du corps » in Sociologie et anthropologie, PUF). La motricité en général, et cette forme singulière de mobilité quest lémotion, sont très généralement articulées, chez lêtre humain, par la manipulation dorganes artificiels, fussent-ils très élémentaires - les premières armes, les premiers ustensiles : des instruments de cuisine aux vêtements et à tous les objets de lartisanat, porteurs des premières expressions symboliques, supports des « arts premiers ».
Enfin, ces éléments organologiques doivent être étroitement conjugués avec des approches génétiques du symbole, dont les organisations sociales sont les productrices, et au sein desquelles ont lieu les productions individuelles indissociablement symboliques et organologiques que forment les objets artisanaux, les oeuvres en général, y compris littéraires (lalphabet et lécriture sous ses différentes formes étant ici considérés comme un dispositif organologique), mais aussi les grandes productions et organisations collectives que constituent les mythes et les rituels qui les accompagnent. Ces questions furent explorées aussi bien par Pierce et Cassirer que par Mauss, Leroi-Gourhan ou Simondon parmi bien dautres. Jean Lassègue et Yves-Marie Visetti ouvrent un travail à lENS de la rue dUlm, à partir de la problématique propre à Cassirer. Elle pourrait être conjuguée à la question esthétique de lindividuation chez Simondon entendue comme activité symbolique, ou encore à la génétique symbolique inscrite dans un horizon technique (cest à dire organologique) en quoi consiste lentreprise de Sylvain Auroux.
Ces disciplines ne peuvent absolument pas être
tenues à lécart de notre réflexion. Elles doivent
même, au contraire, très fortement contribuer à la
fonder. Mais dautre part, elles peuvent tirer des bénéfices
considérables dune relation étroite avec les STIC
- et en collaboration avec celles-ci, avec les milieux artistiques - ,
pour sapproprier le potentiel des technologies numériques
et développer des outils danalyse plus efficaces et ouvrant
au passage des questions de formalisation de portée théorique
beaucoup plus générale. Au-delà, les SHS qui étudient le fait
artistique sont évidemment directement confrontées à
la crise de lart, et à la perte des catégories traditionnelles
(ex. le beau, sa différence avec lagréable, etc. ou
encore le moderne, tel quil maintient lidée de lart
dans lidée de luvre, et se soutient de cette
différence avec ce qui est hors champ de lart modernité
de lart qui seffondre avec le ready-made, etc.). Cette crise
est de plus une occurrence dune situation dont la portée
est infiniment plus vaste (relevant dune « crise des fondements
» déjà ancienne, et qui passe par les mathématiques,
la physique et la biologie, notamment) et qui engendre une illisibilité
du fait artistique dans la globalité du fait social. Ce contexte est compliqué par le fait quà linverse de ce qui se produisit du côté des « avant-gardes », une articulation dune partie significative de la vie artistique aux impératifs des industries culturelles et de lindustrie en général, vouées au développement consumériste en général, vient mettre en question les discours confortablement installés dans une opposition franche entre les industries à la recherche du profit dune part, les activités de création indépendantes de toute finalité dautre part. Cette opposition est évidemment difficile à maintenir lorsque une importante part technologique est mobilisée dans la création. Cest par exemple cette situation qui impose au cinéma son caractère irréductiblement industriel depuis son origine. La prise en compte de ce fait, qui passe évidemment aussi par lanalyse du discours du Bauhaus, nécessite une mobilisation des sciences du marketing et de léconomie, telle que cette dernière rend compte (ou tente de rendre compte) de la singularité des conditions de production de valeur dans le domaine des industries culturelles (cf par exemple les travaux de J. Farchy). Or, cest aussi cette situation qui contribue à rendre illisible le fait artistique selon les canons antérieurs.
Ces différents éléments généraux
étant posés, je voudrais lister des questions plus pratiques,
et organisationnelles, quant à la constitution du RTP.
La question est dautant plus complexe que les
critères dévaluation sont par essence radicalement
différents dans le domaine artistique, et plus largement esthétique,
et dans le domaine scientifique. Kant avait théorisé le
premier cette question, en distinguant jugement « déterminant
» et jugement « réfléchissant ». Sans
nécessairement nous conformer à cette doctrine, nous devrons
savoir inscrire et organiser la différence qui reste, dévidence,
entre les critères dévaluation.
Le RTP constitue dautre part un grand enjeu
quant à la question des usages dans le domaine des STIC : il faudra
organiser une interface avec le RTP quaniment Dominique Boullier
et Bernard Pavard. (A cet égard, et plus globalement, la coopération du RTP en intersection avec dautres réseaux est très possible et souhaitable. La condition, selon les termes de Francis Jutand, est que chaque réseau ait un barycentre distinct et clairement et identifié.)
Un point ne me paraît jamais interrogé en tant que tel : les conditions et les spécificités du passage de la technique à la technologie en art.
LIrcam fait à présent un objectif dexplorer la différence et le passage entre les questions techniques et les questions technologiques (qui sont toujours aussi industrielles) en art et danalyser ainsi les éléments de continuité et dintelligibilité communs, et les facteurs de rupture propres à la technologie contemporaine ou aux technologies antérieures (par exemple, dans le domaine musical, analogiques). Je souhaite y organiser bientôt des confrontations avec des artistes qui ont fait des choix différents sur ce point (ainsi dHelmut Lachenmann).
Pour des motifs aujourdhui connus, les technologies
se développent à notre époque beaucoup plus vite
quil y a à peine quelques décennies, et cela pose
la question du temps de réappropriation par la communauté
sociale en général et artistique en particulier, et plus
encore, je lai déjà dit, pour les SHS dans ce domaine.
1. les arts sont souvent les foyers les plus «
chauds » de linventivité, en même temps que les
vrais vecteurs de socialisation DURABLE des technologies ; des avancées
et des innovations majeures viennent encore parfois du monde artistique
: cest sur ce modèle hypothétique que repose le fonctionnement
de lIrcam. 2. les SHS étant trop souvent « court-circuitées
» , cet état de fait conduit à un retard pris dans
la bonne compréhension des choses, par exemple en ce qui concerne
les problèmes dusage, et qui signifie que le retard des SHS
est le miroir dun retard des STIC, SPI et SDV en matière
de modèles globaux de compréhension des faits. Dune manière ou dune autre, lidée
du RTP devrait être doptimiser les relations entre ces trois
secteurs par la réduction des obstacles qui tiennent beaucoup à
ce que linnovation art/technologie devient de plus en plus rare
sauf lorsque elle est organisée : on est passé à
une époque industrielle ou linvention individuelle est presque
devenue impossible, ce qui engage la nécessité de travailler
avec de grandes entreprises et donc en fonction de marchés et de
grands axes de R&D.
Riam (auparavant nommé PRIAMM) avait pris acte
de ce fait : son but était darticuler les recherches sur
les outils et celles sur les formes nouvelles de création et de
production. Je me rapprocherai de cette organisation dès que sera
constitué le comité de pilotage du RTP.Limportance
décisive de limplication des SHS et des grands établissements
culturels et patrimoniaux Lattention à toutes les questions évoquées
précédemment nécessite une mobilisation du département
SHS du CNRS en tant que tel. Il est totalement inenvisageable, par exemple,
que les historiens de lart ne soient pas intimement associés. Je forme le vu que le département SHS
en soit bientôt aussi convaincu que moi.
Jaurais voulu développer plus longuement
dautres points, mais le temps fait défaut. Je vous propose donc à présent dexplorer
les thèmes sur lesquels il me paraît possible de saccorder
pour initialiser le RTP sur 1. des objectifs prioritaires clairs, 2. pas trop nombreux, au risque de se présenter
dans un premier temps comme très ouverts, et en ce sens, trop larges, 3. pour lesquels les efforts appropriés peuvent
être faits des trois côtés (STIC avec SDV et SPI dune
part, SHS dautre part, mondes artistiques et culturels enfin). Ces objectifs thématisés sont au nombre de cinq. Ils sont ici présentés de façon encore sommaire, et seront enrichis par les commentaires que le site du RTP a pour but de susciter. En revanche, ils seront adoptés comme thèmes du RTP pour sa période démergence dans la mesure où lassemblée ici présente confirmera cette orientation. |
Expressions d'intérêt et propositions |
Comment participer au réseau ArtiSTIC?
Si votre activité de recherche, votre pratique artistique ou votre activité professionnelle vous semblent pouvoir entrer dans le cadre de l'un des cinq pôles thématiques proposés à votre réflexion , n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse suivante : artistic-admin@ircam.fr, à laquelle vous pouvez nous faire parvenir tout document, liste de publication ou url présentant votre activité ou votre projet de participation.
Une rencontre est alors organisée avec les animateurs du réseau pour établir une stratégie commune de travail.