L'équipe Représentations Musicales de l'IRCAM conçoit et développe des systèmes informatiques d'aide à l'écriture musicale. De tels travaux nécessitent non seulement une bonne connaissance de la programmation, mais aussi un minimum d'expertise dans le domaine musical afin de pouvoir envisager la réalisation d'applications spécifiques.  

Mes formations dans les domaines musical et scientifique m'ont donc été des alliées précieuses pour aborder les problèmes rencontrés : l'aspect musical permettant l'esquisse rapide de solutions à des problèmes dans des situations précises, et l'aspect scientifique assurant la consolidation de ces solutions en les étayant par une méthodologie plus générale. 

Mon arrivée dans l'équipe Représentations Musicales coïncide avec le passage progressif de PatchWork, environnement d'aide à la composition réalisé à l'Ircam, à sa nouvelle forme, OpenMusic. L'enjeu est de taille : cette remise en question radicale de PatchWork promet une souplesse et une ouverture de programmation beaucoup plus grandes. En particulier, des progrès importants auront lieu dans le domaine du rythme où une meilleure structuration des données permettra de réaliser des transformations complexes sans pour autant devoir systématiquement passer par l'étape irréversible de la quantification.  

Une présentation nécessaire de l'environnement de travail et du langage de programmation sera l'occasion de passer quelque temps sur une première application concernant le calcul de fondamentales virtuelles. Les concepts principaux et novateurs d'OpenMusic seront également détaillés, ainsi que CMN, son composant servant à la représentation en notation musicale.

Une fois ces bases établies, nous observerons un ensemble de primitives qui mettent en valeur certaines des améliorations attendues, expérimentant ainsi quelques manipulations rythmiques dans le domaine purement symbolique : qu'il s'agisse de fonctions facilitant la transition des objets structurés dans OpenMusic vers leur représentation en notation musicale, ou de transformations musicales directement destinées aux utilisateurs, ces opérations se distinguent par leur délicatesse à procéder sans démolir la structure des objets manipulés.

Pour terminer, des exemples musicaux obtenus à l'aide de ces primitives soulèveront des problèmes difficilement résolubles dans un cadre direct et complètement déterministe : imposé par la nature même de l'écriture musicale, l'aspect fortement subjectif et contextuel de ces problèmes suggère intuitivement des résolutions basées sur des ensembles d'heuristiques. Nous serons ainsi menés à nous intéresser à une méthodologie qui, conduite dans le cadre le plus général possible, dévoile des horizons de recherche en informatique intéressants en ce qui concerne le domaine musical.