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Équipe Analyse/Synthèse |
L'idée de redonner au musicien l'information en temps réel sur l'effort qu'il fait lorsqu'il est en train de jouer de l'instrument peut être considérée comme essentiel pour qu'il puisse avoir un contrôle très fin du jeu. Cadoz soutient [Cadoz94] que «le transducteur gestuel doit être rétroactif (ou à retour de force) pour assurer la fonction ergotique de l'interaction». F. R. Moore [Moore87] cite Cadoz et dit que «l'instrumentiste doit recevoir tant le retour sonore que tactile d'un instrument musical de manière synchronisée - sinon il ne sera pas en condition d'apprendre à jouer de cet instrument d'une façon musicale».
Par exemple, les contrôleurs MIDI qui utilisent des retour de force sont aussi en train d'être développés, ainsi que le rapporte L. Chu en [Chu96].
Ce retour de force se fait dans un Clavier Modulaire Rétroactif développé à l'ACROE avec l'utilisation de moteurs spéciaux sur chaque touche. Ce sont des moteurs qui ont un temps de réponse de 0,2s et qui peuvent cependant fournir une force de 80 N [Cadoz90c].
C'est une question importante que la nécessité du retour d'effort : D. Wessel l'a remarqué dans la première table ronde qu'il n'est pas toujours nécessaire avoir des systèmes rétroactifs et a cité l'exemple des systèmes de suivi des yeux (eye tracking - capture des positions des yeux). C'est aussi le cas des systèmes vidéo de capture gestuel.
Alors, comme dans le cas d'un choix du type de capteur, l'utilisation du retour d'effort va dépendre de l'objectif désiré. Elle peut être essentielle dans les outils développés pour la simulation d'instruments existants ou dans les outils qui ont pour ambition l'acquisition de certains gestes instrumentaux associés à des techniques de jeu traditionnel. Mais peut-être pas du tout dans le cas des interfaces nouvelles qui veulent établir des relations encore non explorées par les instruments traditionnels.